Un début loin des chiens

 

Contre toute attente, rien ne me prédisposait à ce métier !

 

Enfant, les seuls animaux que j'ai eus à mon domicile, ont été un hamster avec lequel un de mes frères me terrorisait et un hérisson récupéré dans les bois que ma mère m'a vite sommé de remettre en liberté tellement il mettait le bazar dans la maison la nuit !

 

Par la suite, après le divorce de mes parents, je passais le plus clair de mon dimanche "chez papa" à promener, seule, son gros Berger Allemand, avec qui je m'accordais plutôt bien, puisqu'on se tenait compagnie réciproquement.

 

Comme beaucoup à cet âge-là, j'étais très attirée par le monde animal et souhaitais devenir vétérinaire. Je réclamais chaque jour, en vain, un chien à ma mère et tous les mercredis, je parcourais 5 km à pied pour rejoindre un club équestre où je passais une grosse partie de la journée à regarder les cours d'équitation donnés aux enfants de familles plus aisées que la mienne.



Au lycée, j'avais déjà une grande soif de comprendre les choses, mais en même temps, une sainte horreur de me forcer à mémoriser, à apprendre par cœur quelque chose qui ne me soit pas fondamentalement utile. Je pouvais avoir un 2/20 lors d'une interrogation de théorèmes mathématiques et un 18 /20 à la résolution d'un problème ! À l'époque, mes professeurs disaient de moi que j'avais des capacités, mais que je ne les mettais pas à profit. Ma mère élevant seule mes trois frères et moi, la voie des grandes études a été rapidement mise de côté au profit d'un DUT informatique, qui me préparerait en peu de temps à un "métier d'avenir". C'est comme si maintenant on vous disait de vous lancer dans les énergies renouvelables!

 

J'ai donc fait mes deux années d'études et le lendemain de ma remise de diplôme, moi petite savoyarde, je montais à Paris pour entamer une carrière prometteuse en travaillant notamment pour Air France, Panasonic, Hewlett Packard, etc. Pendant 5 ans, j'ai tenu bon, mais chaque jour, je me demandais un peu plus pourquoi je me levais le matin.

 

 

Les chiens qui m'ont marqué à jamais

"Mariée, j'ai suivi avec soulagement mon mari qui était muté pour son travail et me voilà catapultée du brouhaha incessant de Paris à un minuscule village dans le Jura. De 1991 à 1995, j'ai alors fait une pause un peu forcée (le moindre contrat de travail que je trouvais, était à 1 h 30 de route) et en ait profité pour avoir mes deux enfants... puis mon premier chien !

 

Je n'y connaissais rien et ce croisé Setter Irlandais récupéré par la fourrière, m'a, je l'avoue, bien tapé dans l'œil avec son pelage soyeux. Junior m'en a fait baver pendant plus d'une année avant que je le ramène en pleurs à la SPA. Pourquoi je l'ai ramené ??? Parce qu'il détruisait notre appartement (trouer la cloison quand même!!!) si je m'absentais, s'éclipsait des heures dans les bois si je le lâchais en promenade ou cassait son mousqueton si je le tenais en laisse... et parce que l'éducateur canin que j'ai contacté à l'époque m'a dit : "il est bon à rien, la seule chose à faire est de lui tirer une balle dans la tête" !



Quelques mois ont passé où j'ai écumé les terrains d'éducation en visiteur, acheté tous les livres et magazines que je trouvais ( à l'époque, il n'y avais pas internet), et ne manquais aucune démonstration de travail à l'eau du club de terre-Neuve à 100 km de mon domicile ! C'était plus fort que moi, il fallait que je sois avec des chiens, que j'en apprenne plus sur eux. L'échec cuisant de Junior m'avait en fait profondément remué.

 

 

Un an après, j'ai craqué sur ce chiot Terre-Neuve de 8 semaines, lors d'un salon du chiot ! Niki est arrivée en mars 1997 et elle a littéralement changé ma vie. Je trainais mes enfants en bas âge, en randonnée la semaine et en club d'éducation le week-end, où j'ai refusé le collier étrangleur pour remplir mes poches de croquettes. Quand Niki a eu un an, j'ai intégré le club de travail à l'eau et très rapidement je me suis inscrite à tous les stages organisés par les Maitres Chiens Sauveteurs Aquatiques. Niki excellait dans tout ce que je lui proposais. Nous avons testé ensemble les concours d'agility et ceux d'obéissance, surprenant plus d'un juge de nous voir concourir au niveau 3 au milieu de Borders et Malinois. Comment avons-nous obtenu ces résultats avec un Terre-Neuve ??? En utilisant le clicker bien sûr, outil que j'ai découvert en autodidacte en 1998. 

 

"Après 2 années à explorer l'éducation canine en autodidacte et en obtenant tant de réussite au départ avec ma chienne, puis en conseillant mes collègues de club, je me suis dit que finalement cette passion devait servir à d'autres et j'ai décidé de devenir professionnelle. J'ai donc créé ma petite entreprise D'click Chiot en 1999. Mes toutes premières formations professionnelles ne m'ont pas nourrie comme je le souhaitais, prônant trop souvent une éthique qui ne me correspondait pas, mais rapidement j'ai pu me perfectionner auprès notamment de Jacinthe Bouchard, Isabelle Charlet, Cynthia Edelman, Ken Ramirez et Emily Larlham en cliquant toutes sortes de chiens, mais aussi des poules, chèvres, moutons et chevaux.

 

Pendant 3 ans, mon activité a vivoté du fait que ma belle région du Jura était bien peu peuplée ! J'ai bien essayé de compléter mon activité d'éducation à domicile par de la vente de croquette, mais il faut bien admettre ses lacunes, je n'ai absolument pas les compétences d'un commercial ! Mais, c'était plus fort que moi, je ne pouvais pas faire marche arrière ! En 2002, j'ai décidé de prendre un nouveau défi ! Voyant ma chienne Niki prendre des années et tant elle était douée pour tout, je désirais plus que tout lui faire faire une portée pour garder un chiot. Malgré 3 tentatives, il a fallu se rendre à l'évidence que cela ne se produirait jamais.

 

J'ai alors rencontré par hasard, une race très confidentielle à l'époque, le berger australien et c'est ainsi que ma formidable Tess est arrivée. C'était une chienne magique en agility comme en obé-rythmée et la race était si peu connue que j'ai tout de suite voulu voir naitre des bébés à la maison ! Mais, elle aussi, souffrant de dysplasie du coude avancée, ne reproduira jamais. En 2003, j'ai laissé derrière moi le Jura ayant l'opportunité d'acheter notre "petite maison dans la prairie", en Isère. La même année, TUBWAÏ, une nouvelle femelle Berger Australien rejoint la famille et par la suite me comblera en obéissance en atteignant le niveau du championnat de France, mais aussi en élevage en m'offrant ma première portée de berger australien. En 2003, également, Turquoise, une toute mignonne Cavalier King Charles est venue, à la fois, cette fois-ci, combler mes enfants (ils avaient enfin un chien à leur taille pour faire comme maman !) et développer l'activité d'élevage. Si vous consultez les autres pages de ce site, vous trouverez des photos de ces chiens exceptionnels à mes yeux.

 

 

 

 

Je vous parle de tout cela à cœur ouvert. Ne vous méprenez pas! J'ai toujours adoré ce que j'ai fait et je n'ai aucun regret. Simplement, quand on prend le temps comme moi aujourd'hui de se replonger dans nos souvenirs, on s'aperçoit que le quotidien nous éloigne de nos premières intentions. Pendant plus de 10 ans, j'ai ainsi développé ma petite entreprise, jonglant entre les enfants, les séances d'éducation, les naissances à l'élevage, la socialisation des chiots avant leur départ, les entrainements d'agility, d'obéissance et d'obé-rythmée de mes chiens. Une nouvelle race a même rejoint mon cœur en 2009 : l'Hovawart.

 

Pendant toutes ses années, j'ai accueilli plusieurs dizaines de stagiaires (préparant un BEPA, un Bac Professionnel ou encore un Brevet Professionnel) et sans mentir, je pense que tous ont passé un agréable moment en ma compagnie. Je prenais un réel plaisir à partager mon savoir, mon expérience avec eux. C'est ainsi que tout naturellement, en 2014, j'ai décidé de créer ma propre "école" d'éducateurs canins ANIM'HEUREUX pour accompagner des gens, qui comme moi des années plus tôt, ont décidé de se lancer dans ce beau métier avec un bagage que j'aurais aimé avoir dès mes débuts.

 

 

Connaitre c'est bien, transmettre c'est mieux

 

Mettre un pied dans la profession professionnelle au sens où l'entend la législation est un boulot à plein temps, voire bien plus ! Au fil des années, la formation m'a prise de plus en plus de temps, pour former les élèves qui devenaient un peu plus nombreux chaque année, mais surtout en dossier, paperasse, processus qualité et administratif à n'en plus finir. Pour tenir la barre, en 2020, j'ai décidé d'arrêter l'élevage après avoir vu naître 277 petits "Reflets de la Valserine" à la maison ! Je replace quelques jeunes Bergers Australiens chez des amis en mesure de leur offrir une meilleure vie et je garde mes 6 vieux de plus de 10 ans et 5 autres plus jeunes avec qui j'avais créé un lien très fort. À peu près au même moment, je réorganise l'activité d'enseignement en y ajoutant des éducateurs canins que j'ai formés auparavant et une assistante administrative.

 

Avec une telle équipe, le parcours de formation Anim'Heureux obtient en 2022 ces lettres de noblesse : La certification RS6061 "Techniques d'éducation et de modification comportementale canines" est reconnue par l'état, inscrite au registre spécifique.